Programme du concert du dimanche 30 Juin, « Guillaume de Machaut, le dernier des trouvères »

« Guillaume de Machaut, le dernier des trouvères »

par l’ensemble « Guillaume le Troubadour »

Esa Papatanasios : chant,
Evelyne Moser : vièle,
Mayliss Balestic : flutes à bec
Benoit Weeger : vièle,

Et harpe, percussion, cloches.

La musique médiévale ne nous a pas livré tous ses secrets,
• avec des mélodies qui évoquent la danse,
• en passant par le lai et le virelai, les chansons de cette époque,
• l’apparition des deuxièmes ou troisièmes voix, tellement déconcertantes aujourd’hui,
• et les magnifiques chants d’amour de l’Amour Courtois,

Contrairement à ce que pourrait faire supposer le nom de l’ensemble, nous ne jouerons pas d’œuvres de Guillaume le Troubadour. Celui ci, hôte du palais des ducs d’Aquitaine de Poitiers à maintes reprises, et grand père de Aliénor d’Aquitaine, est en effet reconnu comme le premier troubadour (en langue d’oc). Mais la musique que nous donnerons commence seulement à l’aube du XIIIème siècle, et va courir jusqu’à la fin du XIVème.
Un personnage nous conduira tout au long de ce voyage musical. Guillaume de Machaut.
Poète et musicien, aventurier ou homme d’Eglise, confident des Princes et des hauts dignitaires, sa musique et celle de son époque nous emmèneront dans des paysages musicaux très variés, servis par des instruments parmi les plus répandus sur les sources iconographiques du XIVème siècle : la vièle, la flûte à bec, la harpe, le tambourin, les cloches, et bien sûr la voix.

« Lamento di tristano » (la complainte de Tristan)
C’est une estampie, une danse du moyen-âge inspirée par la légende de Tristan et Iseult.
Son auteur est inconnu. Elle se trouve dans un manuscrit italien du XIVè siècle conservé à la British Library de Londres.

« Moult sui de bonne heure ne »
Virelai de Guillaume de Machaut sur le thème de l’Amour Courtois
Moult sui de bonne heure née,
Quant je sui si bien amée
De mon doulz ami
Je suis née dans une heure heureuse.
Depuis que je suis si bien aimé
Par mon doux ami

Robin m’aime,
Extrait du « Jeu de Robin et Marion » de Adam de la Halle (XIIIème siècle)
« Robin m’aime, Robin m’a demandée, ainsi il m’aura.
Robin m’a acheté une ceinture et une aumônière de soie,
Pourquoi ne l’aimerai-je pas ? A leure iva ! »

« De toutes flours »
Une ballade, de Guillaume de Machaut, écrite à deux voix, et à partir de laquelle une variation originale pour clavier a été réalisée (codex Faenza). Elle est jouée par la flute à bec.
De toutes flours n’avoit et de tous fruis
En mon vergier fors une seule rose:

De toutes fleurs et de tous fruits je n’en ai pas eu
Dans mon verger sauf une seule rose.
Estampies Royales, danses du XIIIème siècle.
Extraites du «Manuscrit du Roy» (conservé à la bibliothèque nationale, et également connu sous le nom de «Chansonnier du Roi»).
Nous vous proposons trois de ces estampies, enchainées dans des caractères différents, qui rappellent la musique de danse traditionnelle encore en vigueur aujourd’hui.

La harpe de mélodie
Jacob Senleches, compositeur de cette musique, est lui même harpiste et compositeur, et va mener le plus loin possible les nouvelles manières de traiter le rythme et la notation musicale.
Cette pièce musicale, un virelai, nous a été transmise via deux sources historiques. Dans l’une d’elle, la partition est représentée par une harpe, les cordes figurant les lignes de la portée musicale.

Phyton, le merveilleus serpent
Ballade à trois voix de Guillaume de Machaut, inspirée d’une légende mythologique, celle de Apollon, nommé aussi Phébus, qui tua le serpent Python.

Je vivrai liement
Virelai de Guillaume de Machaut, écrit comme une danse.
Je vivroie liement, (dans la joie)
Douce creature,
Se vous saviés vraiement
Qu’en vous fust parfaitement ma cure.  (que vous êtes l’objet de toute mon attention, mes soins, mon souci)

«  Li solaus luist et clers et bieus »
Lai mortel d’Yseult est extrait du « Tristan en prose ». Cet ouvrage est un roman en prose du XIIIème siècle, constamment réécrit au cours du Moyen Age. De nature chevaleresque, l’œuvre est fortement influencée par le Lancelot en prose écrit à la fin du premier quart du XIIIe siècle. Dans cette compilation où mythes tristanien et arthurien se côtoient, Tristan devient le parfait amant, le parfait chevalier qui participe, en tant que chevalier de la Table Ronde, à la quête du Graal.

Puis qu’en oubli,
Rondeau, de Guillaume de Machaut
Dans la pure tradition de l’amour courtois, Machaut nous conte son dépit amoureux. Oubliée par sa Dame, il promet de lui rester fidèle et de ne pas avoir d’autres amantes.

Saltarello
Estampie du XIVème siècle italien, donc musique à danser, avec sa forme de reprise et son caractère rapide et entrainant.

L’entrada del tems clar, chanson à danser, anonyme, XIIIème siècle
Cette chanson à danser, en langue d’oc, reprend le thème bien souvent utilisé de la jeune épouse, Reine qui plus est, mariée à un vieux Roi, dont elle doit supporter la jalousie. Elle veut, au beau jour, danser et inviter la terre entière à danser avec elle.
A l’entrada del temps clar, eya Quand les beaux jours arrivent, eya
Per jòia recomençar, eya De nouveau à être joyeuse, eya
E per jelòs irritar, eya Et de contrarier les jaloux, eya
Vòl la regina mostrar La reine veut montrer
Qu’el’es si amorosa qu’elle est si amoureuse

L’ensemble « Guillaume le Troubadour » est un tout jeune ensemble qui s’attache à faire revivre le répertoire profane du moyen-âge des trouvères et des troubadours. Il s’est attaché plus particulièrement au répertoire de Guillaume de Machaut, le compositeur et poète le plus reconnu du XIVème siècle. Ses musiciens et musiciennes sont issus des ensembles spécialisés en musique ancienne, comme l’orchestre des Champs Elysées, Absalon, Azafrán ou Alienor Voices, Selva di flauti.

Bonne soirée.

Benoit weeger

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