Benoît-Joseph Labre à Saint-Bertrand de Comminges en 1773

Il existait autrefois des représentations de saint Benoît-Joseph Labre, hautes de 35 cm, qui étaient la réplique parfaite de la statue du saint présente dans la cathédrale de Saint Bertrand de Comminges. Ces statues miniatures étaient en vente dans les magasins de Lourdes, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui, plus aucun magasin ne la proposant désormais. Hormis celle qui se trouve sur mon bureau et qui me fut offerte, il y a bien longtemps maintenant qu’elles ont disparu. La cathédrale vendait aussi aux pèlerins des cartes postales de cette statue, mais d’après mes renseignements, ce n’est plus le cas.

Il faut dire que le temps a accompli son œuvre et le saint Pèlerin n’intéresse désormais que les passionnés de son histoire. Je constate depuis quelques années que beaucoup ont oublié la raison réelle de la présence de cette statue à saint Bertrand et c’est bien dommage.
C’est le vendredi 8 décembre 1882, pour commémorer le premier anniversaire de la canonisation à Rome de saint Benoît-Joseph Labre, le 8-12-1881, qu’elle fut solennellement érigée dans la cathédrale de Saint Bertrand. Elle commémore ainsi des événements qui ont eu lieu à Labroquère sur la route de Seilhan à Saint-Bertrand, événements qui ont constitué un précédent sacré dans l’hagiographie du saint. C’est un de ces moments étranges de l’histoire que nous appelons parfois la providence où le destin… nos amis allemands ont une expression beaucoup plus juste pour cela « Ein seltsamer Moment in der Geschichte, nicht von Menschen gewollt, sondern von Gott gewollt ! » : « Étrange moment de l’histoire, non pas voulu par les hommes, mais voulu par Dieu ! ».

Pour l’histoire, c’est à la fin de l’automne 1773 que Benoît-Joseph Labre passa bien malgré lui à proximité de saint Bertrand de Comminges. Près de là, il fut témoin à Labroquère d’une tentative d’assassinat. Il accourut auprès d’un homme ensanglanté et blessé par des malandrins, lava les plaies du malheureux avec l’eau d’une source à proximité qui existe toujours de nos jours, et les pansa avec des lambeaux de son vêtement. Mais voici que deux cavaliers survinrent attirés eux aussi par les cris de douleurs de la victime. Notre homme était tellement pouilleux qu’on le prit pour le meurtrier et on l’enferma dans la prison de la ville située alors à la porte Majou de la citadelle de saint Bertrand de Comminges. Ce ne fut que 24 h après que, sur les indications du blessé, il fut relâché. En dédommagement de leur méprise, les autorités locales lui offrirent de refaire sa santé dans l’hôpital de la ville. Le saint accepta et y passa quinze jours : là, il édifia la foule par sa piété et par les soins qu’il prodigua aux malades et aux moribonds. Une plaque commémore l’événement encore aujourd’hui sur le mur du rempart. Nous devons ce souvenir à l’abbé Joseph Destié (1914-2007), curé de la paroisse de Saint Bertrand de Comminges.

Cette fontaine, à Saint Bertrand, commémore le symbole de compassion, de charité, et d’Espérance dans l’Amour pour le prochain exercé par le saint Pèlerin. Dieu n’abandonne jamais ses enfants… Dans la maladie ou dans la souffrance… et comme disait notre bon pape : « Dieu est caché au cœur des événements du quotidien ». Pour cela il faut souvent « tourner les yeux vers lui », en contemplant notamment « la croix », où il a « donné sa vie par amour » pour chacun : « La contemplation d’un tel amour établit en nos cœurs une espérance et une joie que rien ne peut vaincre ». La source « Salus Infirmorum », tire son nom des litanies de Lorette ; si vous y allez, vous pourrez juger de la simplicité et de la beauté du lieu où elle se trouve !

Frère Alexis ( FL )

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