Chers Amis,
En ce début d’année 2023, la basilique de Marçay vous présente ses vœux en gardant l’espoir que votre fidélité ne se démentira pas dans les mois qui viennent. La nouveauté provient du dépôt d’un mouvement d’horloge fabriqué sur place à la fin du 19ème siècle, dans les ateliers de la famille Lussault bien connue autrefois des habitants du village. Incorporé aux collections présentes au musée, vous pourrez le découvrir en marche lors des jours de visite. Pour satisfaire votre curiosité, nous vous en faisons une présentation succincte, assortie de deux visuels légendés qui vous permettront de mieux en saisir le fonctionnement.
Horloge Lussault
Il s’agit d’un mouvement d’édifice datant de la fin du XIXème siècle.
Horloge 30 heures qui nécessitait d’être remontée tous les jours.
Elle sonne les heures, la répétition de l’heure et la demie.
Cette horloge est composée de deux corps de rouages :
- un rouage qui fait fonctionner un cadran extérieur, on parle de « rouage des heures »
- un « rouage de sonnerie » qui est commandé par le premier
A) Le rouage des heures
Le rouage des heures est composé d’un barillet, sorte de cylindre autour duquel on enroule le câble muni du poids moteur. Le poids est la force motrice de l’horloge (comme une comtoise). Dans le prolongement du barillet, en dehors du bâti se trouve la transmission au cadran, celle-ci est fixée sur un pignon qui entraîne la grande roue portant le limaçon.
La roue qui engraine avec le barillet est la roue de temps. La dernière roue de ce rouage est la roue d’échappement dotée de chevilles, libérées toutes les secondes grâce à l’ancre et ses deux palettes ; le balancier, solidaire de l’ancre est l’organe de régulation et de « distribution » du temps. Il est accroché par la suspension qui lui donne sa flexibilité (ressort lame).
C’est sur le balancier qu’il faut agir pour donner de l’avance ou du retard à l’horloge en montant ou en descendant la lentille en fonte située en bas de la tige. La grosse vis placée au bas de la lentille remplit cette fonction. En la vissant, on donne de l’avance, et inversement.
B) Le rouage de sonneries
Le rouage de sonnerie est également doté d’un barillet pourvu d’un câble et de poids. Sur la grande roue en laiton du barillet se trouvent des levées permettant de mettre en action le bras qui va tirer sur le câble relié au marteau qui frappe la cloche (une seule cloche pour cette horloge).
Ce rouage de sonnerie est régulé par le régulateur de sonnerie (sorte d’hélice) qui permet au rouage de ne pas s’emballer et de libérer la force restante en fin de sonnerie, il n’est pas possible de stopper le mouvement brutalement.
Ce rouage de sonnerie fonctionne avec une crémaillère et un limaçon, comme dans une horloge comtoise. L’intérêt de ce type de dispositif, contrairement à une roue de compte (comme dans la plupart des pendules de cheminée), c’est qu’elle est « indécomptable ». Cela signifie que la sonnerie ne peut jamais être décalée par rapport au rouage des heures, autrement dit, le nombre de coups frappés sera toujours en rapport avec l’affichage.
La grande roue portant le limaçon remplit la fonction de cadran témoin, les heures sont gravées sur celle-ci.
Peu avant de sonner, le palper tombe sur le limaçon. L’endroit où il tombe détermine le nombre de coups. La crémaillère est remontée par un doigt.