Danse KATHAK, danse indienne.

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Soirée de danse indienne à la basilique de Marçay.

en soirée du samedi 1er juin 2019

Danseuse :  Labonee Mohanta
Musiciens : Debojyoti Sanyal au tabla
                     Joyeeta Sanyal-Margarit au sitar

Le Kathak : « c’est un style très libre, bien qu’il se fonde sur une technique précise. » (Isabelle Anna, danseuse kathak française).
La danse kathak est la plus importante de l’Inde du Nord et remonte à l’époque des troubadours nomades. Dans les régions de Bénarès, d’Ayodhya… sur les places des villages ou dans les cours de temples où ils se produisaient pour gagner leur vie, leur habitude était d’agrémenter leurs récits mythologiques — la geste de Râma, les épisodes du Mahâbhârata, etc. — de toute une gestuelle et une mimique expressives qui se codifièrent peu à peu. La musique, vocale et instrumentale, accompagnait le tout. Le kathak s’est si bien perpétué qu’à l’époque moghole, on l’a pratiqué dans les milieux les plus élevés de la société et jusque dans les cours royales. Les influences musulmanes, persanes se sont mêlées aux origines hindoues pour aboutir à un style raffiné et très rythmé dans lequel la dimension narrative et théâtrale a perdu de son importance.
C’est le travail des pieds qui frappe le plus dans le spectacle de kathak, ainsi que les pirouettes impressionnantes de rapidité s’achevant sur des poses momentanément figées et dignes de la statuaire indienne. On dit qu’une danseuse doit pouvoir faire tinter s’il le faut un seul des trois cents grelots qu’elle porte aux chevilles ! Il faut donc que l’interprète fasse montre d’une maîtrise parfaite de ses vifs mouvements de jambes et de pieds : les grelots ainsi agités doivent en effet suivre strictement le rythme de la musique. Musiciens et danseuse rivalisent de rapidité et de virtuosité jusqu’à atteindre des sommets vertigineux où peuvent se côtoyer technicité, spiritualité et érotisme voilé. Mais, comme dans la plupart des autres formes de danse classique indienne, le jeu des expressions du visage ou les gestes symboliques ou mûdras ne sont pas absents (même s’ils occupent une place moins importante que dans le bhârata-natyam par exemple). Souvenez-vous des scènes inoubliables de danse dans Le Salon de musique du cinéaste Satyajit Ray !
Les costumes de kathak encore en vigueur de nos jours semblent assez directement inspirés de l’époque moghole et sont comparables à ce que l’on peut voir sur les fameuses miniatures de cette période : pour les femmes, ample et longue jupe très colorée et bustier serré appelé kanchuli ; pour les hommes, pantalon étroit et une sorte de longue redingote.
Au niveau musical, la partie rythmique est assurée par les percussions typiques de la musique hindoustani : le tabla. Pour la partie mélodique, on retrouve les instruments de la musique classique de l’Inde du nord comme le sitar ou le sarod.
Le mot kathak signifie «conteur» et trouve ses racines dans le terme «  Katha  », histoire. Autrefois, plusieurs communautés de conteurs de l’Inde du nord qui régalaient les spectateurs avec les épisodes de la mythologie, les légendes et les contes populaires, ont incorporé la musique, le mime et la danse dans leurs représentations. Parmi ces communautés, il y avait celle des Kathaks, qui étaient à la fois danseurs et musiciens. Au fil des années, avec la popularité croissante du culte du dieu Vishnu, des hymnes, des compositions lyriques et des chansons sacrées ont été créés et lui ont été dédiés.

Le Dieu Krishna (réincarnation de Vishnu), qui est l’inspirateur du Kathak, est souvent associé à l’attribut «Natvara», le danseur divin. Les danseurs choisissent et interprètent fréquemment des épisodes qui relatent les amours de Krishna et Radha, la jolie bergère, cités notamment dans la Gîta Govinda. Les souverains des cours mogholes et hindoues introduisirent la danse à la cour, ce qui entraîna des transformations dans le style. Dès lors, cette danse à l’origine exclusivement dévotionnelle devint aussi un divertissement, s’enrichit de nouveaux éléments et fit une grande part à la virtuosité technique et à la danse pure. On parle souvent de la danse Kathak comme étant à l’origine du Flamenco, que des nomades, des Gitans partis du désert du Thar, auraient apporté jusqu’en Espagne. La technique Kathak est aujourd’hui caractérisée par un langage complexe : frappes de pieds (tatkar), «footwork» rythmique rapide réglé sur un cycle complexe de temps, pirouettes rapides (bhramaris), poétique d’expression (abhinaya) et langage gestuel des mains (mudras). Avec beaucoup d’importance accordée aux rythmes, la danse se construit autour de paroles rythmiques (bols), qui sont accompagnées au tabla ou au pakhawaj, récitées par le danseur avant qu’il ne les interprète avec les frappes de pieds et ses 200 clochettes autour des chevilles. La représentation est donc un dialogue virtuose entre le percussionniste et le danseur. Jaipur, Lucknow et Bénarès sont identifiés comme les trois écoles, ou gharanas, où cet art s’est fixé et où les aspects interprétatifs et rythmiques ont été portés à un très haut degré de raffinement.

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Labonee Mohanta
Labonee Mohanta, artiste kathak de renommée internationale et disciple du maestro décédé Pandit Chitresh Das a commencé sa formation en danse kathak à l’âge de 8 ans. Artiste solo talentueuse et très dynamique, Labonee a interprété des solos traditionnels kathaks avec beaucoup de succès dans les festivals de danse, aux États-Unis, au Canada, en France et en Inde. Elle donne également des cours à San Francisco et à Toronto. Labonee joue un rôle de premier plan dans la préservation du patrimoine culturel de l’Inde à l’Est et dans la diffusion de ces valeurs à l’Occident. Elle représente la nouvelle génération d’artistes classiques indiens et poursuit sa mission de promotion, d’éducation et de préservation du riche patrimoine Kathak.

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Debojyoti Sanyal
Debojyoti est immergé dans la musique dès l’enfance. L’artiste a étudié le tabla de manière très rigoureuse et a reçu ses premiers cours d’abord de son défunt père, Amelendu Sanyal, puis de différents maîtres du tabla. Il possède une merveilleuse habileté pour mettre en valeur les subtilités du tabla tout en jouant avec vitesse et intensité. En Inde, il accompagne régulièrement des musiciens de renommée à des concerts de musique classique indienne. Il dispense des cours et participe également à divers projets de musique du monde.

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Joyeeta Sanyal-Margarit
Joyeeta est née en Inde, dans la ville de Calcutta. Elle est initiée au sitar dès son plus jeune âge et au terme d’années de pratique et de dévouement, elle a développé une technique qui rend son jeu aussi créatif que captivant. Elle fait émaner de son instrument, une fusion magique de sons d’une ensorcelante profondeur. Après avoir suivi l’enseignement de plusieurs maîtres, elle est diplômée de l’École Nationale du Centre de Formation et de Ressources Culturelles (CCRT) de New Delhi. Elle a été académicienne à l’Académie de Musique Classique Indienne (ITC SRA) de décembre 2005 à avril 2012. Récemment mariée au guitariste de jazz français Bernard Margarit, elle se prête à de nouvelles expériences musicales.

 

Participation de 10 euros demandée, gratuit pour les moins de 12 ans .

Le spectacle commencera à 21h précises

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