Les six anges de l’autel majeur de St Benoît Joseph Labre

Trônant dans le chœur de la basilique Benoît Joseph Labre et généreusement offert par la marquise Marie-Anne Palaviccino de Grimaldi, vous découvrirez un majestueux autel de 5m50 de hauteur et 3m20 de largeur, réalisé dans les ateliers réputés de Saint-Savin, dessiné par l’architecte diocésain Alcide Bouteau et sculpté par l’artiste Georges Rouzeau, le dirigent de cette fabrique .

Entièrement en marbre de carrare, enrichi de bronzes dorés, cette splendide pièce garde précieusement dans sa chasse, depuis plus de 120 ans, protégé d’un verre de cristal, un gisant de cire représentant Saint Benoît-Joseph Labre (saint patron des pèlerins et des pauvres, pour lequel a été édifiée cette basilique ), réalisé par les ateliers Parisiens « Paulot » fournisseurs officiels des mannequins de cire du musée Grévin.

Il est de style néo-gothique du XIIIe siècle, à multiples tourelles, surplombant un retable orné de six anges au décor polychromé et doré sur émail ; chacun d’eux tient une bannière écrite en latin dont la lecture nous guide vers des versets précis de la bible, invoquant l’évolution de l’état d’esprit spirituel du saint à différentes étapes de son périple.

De gauche à droite comme une lecture ordinaire, en voici le descriptif :

  1. L’ange tenant son écuelle ébréchée, et refoulant de son pied nu une bourse remplie d’argent.

« dimisi hoereditatem meam » (je laisse mon hérédité).

(Jérémie, Ch. XII les livres prophétiques).

Le seigneur abandonne son héritage.

J’abandonne ma maison, je rejette mon patrimoine, elle que je chérissais…

  • Il quitte sa maison, refusant argent et confort.
  1. L’ange foulant des bouquets de pensées. (La fleur de pensée : l’idée, la pensée).

« humilis corde » (humble de cœur).

(Évangile de Matthieu, Ch. XI nouveau testament).

Qui vous accueille, m’accueille.

Jésus ayant achevé de donner ces instructions à ses douze disciples, partit de là pour s’en aller enseigner et prêcher dans les villes alentours.

  • Il délivre autour de lui son enseignement à qui veut l’écouter, puis repart à nouveau, dans d’autres lieux afin de s’exécuter à nouveau dans cette tâche spirituelle.
  1. L’ange tenant dans sa main un lys blanc. (Le lys : la pureté).

« O quam pulcha est casta » (quelle est belle la chaste lignée avec son rayonnement).

(Livre de la sagesse, Ch. 4, v 1 livre deutérocanonique).

Mieux vaut ne pas avoir d’enfant et posséder la vertu qui laisse un souvenir riche d’immortalité, car elle est approuvée par Dieu et par les hommes.

  • Il a atteint, à ce moment-là, par son choix de vie, un contentement, une grande sérénité.
  1. L’ange tenant le calice et foulant des roses.

(Calice employé pour la célébration de l’eucharistie, la rose fleur de l’amour, ici l’amour de dieu).

« deficit anima mea in atria domini » (mon âme se languit pour les parvis de l’éternel du seigneur).

(Ste bible, psaume 84, v 02.03).

Comme elles sont aimées tes demeures, Seigneur tout puissant ! Je languis à rendre l’âme après les parvis du seigneur. Mon cœur et ma chair crient vers le dieu vivant.

  • Il a laissé son enseignement à qui a voulu l’écouter, il a rempli sa mission, maintenant son périple peut s’achever.

Il s’épuise par de longues marches et une nourriture trop pauvre, et souhaite que dieu le rappelle à lui.

  1. L’ange jonchant un sol de ronces. (la ronce : la vie éternelle, alliance du ciel et de la terre).

« Christo confiscus sum cruci » (je suis le christ crucifié).

(Épître, St Paul, Ch. 02, v 19.20).

Nous adorons un dieu crucifié, nous courrons nous attacher avec lui à la croix.

Depuis qu’un dieu a expiré sur la croix, il n’y a plus d’autre félicité pour qui sait la goûter, que de vivre et de mourir sur la croix.

Car je suis mort à la loi par la loi même, qui m’a conduite à Jésus-Christ, afin que je ne vive plus que pour dieu, j’ai reçu cette mort dans mon baptême ou j’ai été crucifié avec J-C.

  • Il se meurt, dans une grande sérénité et avec un contentement absolu, d’avoir œuvré sa vie entière pour la pauvreté.
  1. L’ange entouré de chardons. (Le chardon : douleur de la vierge et de Jésus, vertu protégée par les épines).

« Apud te peregrinus » (Je suis devant vous comme un étranger).

(Ste bible, psaume de David 39.40).

Ne gardez pas plus longtemps le silence à mon égard, faites-moi entendre quelques paroles de consolation, parce-que je suis devant vous comme un étranger et un voyageur, de même que tous mes pères l’ont été. Je passe comme eux ici-bas pour aller vers vous…

  • Dieu l’a rappelé près de lui.

Marie Labarthe.

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