Retour sur le 120ème pèlerinage à Saint Benoît Labre qui s’est tenu du 23 au 26 Avril 2015 à St-Hilaire-Lalbenque (Lot)

120^ème pèlerinage à Saint Benoît Labre – Saint Hilaire, Lalbenque (lot)

Le 120^ème pèlerinage sur le thème «  Le chemin se fait en marchant » dédié à saint Benoît-Joseph Labre vient de s’achever dans la paroisse Saint Hilaire dans le Lot. Durant ces trois jours, la prédication fut donnée par le diacre permanent du Pas-de-Calais, Michel Wallart, « de la pastorale des migrants et des prisonniers » ; les témoins étaient le Frère Alexis « Labrien de la fraternité des frères et Sœurs de saint Benoît Labre », ainsi que Mathilde et Édouard Cortés, « écrivains-pèlerins ». Les moments importants de cette rencontre entre les habitants du Quercy et les représentants du Pas-de-Calais furent centrés sur les témoignages et le partage des différents chemins de vie de chacun.

Le jour de l’ouverture, la neuvaine a commencé le jeudi 23 avec le Père André Conte qui présenta le diacre et prédicateur de la neuvaine.  Le vendredi, journée des blessés de la vie, visite au domicile des personnes âgées, chaque rencontre était bouleversante. Chaque eucharistie déposée dans la main était ressentie avec beaucoup de ferveur. Les visites à domicile se sont poursuivies toute l’après-midi et furent suivies de la messe et d’un repas partagé, se terminant par des soirées festives.

Le samedi matin, en présence du Père Gilbert Malavelle, était consacré à un partage de l’Évangile de Jean (Ch.14 ; 1-14) : Jésus, chemin vers le Père… Une marche était organisée autour du hameau. Elle rassemblait des familles complètes. À chaque étape, le témoignage fut donné par le frère Alexis et le diacre Michel Wallart, rejoints ensuite par le couple Mathilde et Édouard Cortés, célèbres pèlerins et auteurs de nombreux livres sur ce thème. Ils ont partagé avec nous les fruits de leurs aventures, de leurs rencontres et de leurs motivations lors de leur périple le 17 juin 2007 de rallier la France à Jérusalem, à pied sans argent en poche en ne comptant que sur la providence où ils attendaient tout des autres. Ce périple de 6000 Kilomètres était pour Mathilde et Édouard le voyage de noces qui devait construire leur couple sur les routes du monde.

Au cours du témoignage, Édouard nous confia que tout avait commencé en fait à cause de saint Benoît-Joseph Labre, en raison d’une grâce donnée autrefois à sa famille par le Saint Pèlerin, le motivant dans sa démarche de pèlerinage. Mathilde et Édouard en traversant treize pays dans la solitude, et parfois aussi dans la peur de l’agression comme en Turquie et en Syrie, firent de merveilleuses rencontres au sein des populations qui les ont accueillis en pèlerin, une aventure merveilleuse que nous pouvons retrouver dans leurs écrits qu’ils ont fait éditer sous les titres suivants « Un chemin de promesses : 6000 km à pied et sans argent » « L’Esprit du Chemin Compostelle Rome Jérusalem » et « En chemin vers Rome ». L’entrevue s’est terminée par la remise par le frère Alexis d’une aquarelle représentant le Saint Pèlerin, peinte par le président de l’association saint Benoît Labre, monsieur Jean Capelain, « Association qui gère le sanctuaire, la maison natale du Saint à Amettes (Pas-de- Calais) » ainsi que la remise d’une tuile provenant de la maison natale du Saint, avec son certificat d’authenticité donné au couple de marcheurs aux noms du Père Raymond Martel vicaire général du diocèse d’Amos au Canada, du Frère Alexis, frère de saint Benoît Labre et de monsieur Jean Capelain, laïc et en celui de tous les Amis du Saint. Une grande amitié est née à l’issue de cette rencontre… merci à Mathilde et Édouard Cortés, nous marchons tous ensemble pour l’amour de Dieu.

La messe du dimanche 26 avec le Père Jean Labro marqua la fin de la neuvaine. L’église Saint-Hilaire était pleine à l’issue de ces trois jours de fête en l’honneur de celui que chacun des paroissiens du lieu appelle avec affection «  Aici avèm un pastre, que s’appella Benoît (occitan) – Ici nous avons un berger qui s’appelle Benoît », suivie ensuite d’une remise de généreux cadeaux au prédicateur Michel Wallart ainsi qu’au frère Alexis.

Histoire de la fondation du pèlerinage

La fondation du pèlerinage saint Benoît Labre de Saint Hilaire fut établie dans la paroisse par l’Abbé Jean-Pierre Bos (1) « curé de Saint Hilaire de 1879 à 1908 », en 1895, après avoir rencontré l’abbé François-Joseph Joanneau(2) lors d’un pèlerinage à Marçay, une petite bourgade de la Vienne dont la basilique dédiée au Saint était en construction.

Marqué par le charisme du Saint Pèlerin, le curé de Saint Hilaire décidera, de retour dans sa paroisse, de créer une neuvaine dédiée à ce saint artésien : ce fut le jour de Noël 1895 que le curé annonça à ses paroissiens la naissance du pèlerinage dédié à saint Benoît-Joseph Labre.

L’initiative reçoit la bénédiction de l’Evêque de Cahors, Mgr Pierre-Alfred Grimardias et de son successeur, Mgr Emile-Christophe Enard. En 1901, grâce à la générosité d’un pèlerin, un couvent est construit puis une école près de l’église : on y reçoit des jeunes filles de « Saint Hilaire », de « Paillas », de « Saint Martin » et de « Labastide de Penne » auxquelles les religieuses sécularisées font la classe. En novembre 1902, la chapelle dédiée au Saint Vagabond est érigée ; celle-ci est ornée d’une belle statue et permet au pèlerin de venir vénérer un grand reliquaire : des os, du linge, un gros morceau de bois du cercueil visible dans un superbe reliquaire en bois envoyé au Père Jean-Pierre Bos par l’évêque titulaire de Troade et postulateur de la cause de saint Benoît-Joseph Labre, Mgr Virilli (1897).

A la même époque, l’Evêque d’Arras, diocèse d’origine du Saint Pèlerin, offrit gracieusement à la paroisse Saint Hilaire, un reliquaire contenant des fragments d’os du crâne du Saint.

Le pèlerinage attire rapidement une foule importante de pèlerins venant du Lot, du Tarn-et- Garonne et de nombreuses régions. Il se déroule depuis chaque année durant la deuxième semaine de Pâques, la présence d’un prédicateur est clôturée par une grande célébration. La petite paroisse très pratiquante voit surgir à ce moment-là de nombreuses vocations parmi les pèlerins assidus au nombre duquel il faut distinguer celle de l’Abbé Jules Cubaynes(3). Des guérisons et des conversions sont rapidement constatées.

Les successeurs de l’abbé Bos poursuivront son œuvre, sans relâche jusqu’à nos jours ; le dernier curé résidant à Saint Hilaire est le Chanoine Paul Balitrand (4) qui durant 40 années prépara avec soin le pèlerinage à saint Benoît-Joseph Labre. L’Abbé Balitrand repose dans la paix du Seigneur, aux côtés de l’abbé Bos dans le cimetière de Saint Hilaire, depuis le 25 mars 1963.

(1)   L’Abbé Jean-Pierre Alexandre Casimir Bos, fondateur du pèlerinage de saint Benoît-Joseph Labre, est né le 4 novembre 1844 à Goudou près de Labastide-Murat. Il est ordonné prêtre le 7 juin 1873, à Cahors. Il est nommé vicaire de Gorses puis curé de Saint Hilaire près de Lalbenque en 1879. Pèlerin infatigable, il chemine vers Rocamadour, Lourdes, Pibrac, Poitiers, Marçay et Saint Antonin de Brive. Il décède le 10 janvier 1918 à l’âge de 73 ans.

(2)   L’abbé François-Joseph Joanneau est né le 9 décembre 1829, dans le sud des Deux-Sèvres. Il fut nommé curé de Marçay en 1856, à l’âge de vingt-sept ans, en remplacement de l’abbé René Philippe, créateur du bureau de charité de la commune. L’abbé Joanneau est fort occupé les premières années par la réfection de l’église Saint-Médard, édifice paroissial de Marçay. En octobre 1862, avec la bénédiction de son évêque, Mgr Pie, il part pour Rome avec l’un de ses anciens élèves. Ils sont reçus par le révérend Père François Virilli, religieux de la congrégation du précieux-sang, qui avait la charge d’instruire le procès de béatification en liaison avec Mgr Pie. Celui-là, tenant sa promesse, confie à l’abbé Joanneau un cadeau inestimable la relique du cœur de saint Benoît-Joseph Labre. Plein de dévotion, l’abbé Joanneau commande un reliquaire qui sera confectionné par Gabriel Lussault, célèbre fabricant d’horlogerie et sacristain tout au long de sa vie. Le pieux abbé crée « l’Association de l’œuvre de saint Benoît Labre » amenant à la création d’un pèlerinage annuel officiel, qui se déroule d’abord le jeudi suivant Pâques, puis rapidement pour des raisons très pratiques, le lundi de Pentecôte. L’abbé Joanneau entreprend ensuite la construction de la Basilique Saint Benoît Labre dont la première pierre est posée le 20 avril 1884, par Mgr Belot des Minières, évêque de Poitiers. Il décède le 5 juillet 1899 à l’âge de 70 ans.

(3)   L’abbé Jules Cubaynes est né le 4 octobre 1894 à Saint Hilaire, ordonné le vendredi 29 juin 1923, à Cahors. Vicaire de Carjarc, curé de Gréalou-Carayac en 1925, chapelain de la cathédrale en 1937, curé de Concots en 1938. Chanoine honoraire en 1943, Félibre Occitan. Il décède le 9 juin 1975 à l’âge de 80 ans.

(4)   Le chanoine Paul Balitrand est né le 2 juillet 1887 à Lamolayrette près de Castelnau-Montratier. Ordonné le dimanche 29 juin 1913, à Cahors, vicaire de Castelnau-Montratier, combattant blessé à la Première Guerre Mondiale puis vicaire de la cathédrale en 1919, il est nommé curé de Saint Hilaire en 1922 puis chapelain de la cathédrale et Pro-Doyen en 1942. Chanoine honoraire en 1962. Il décède le 25 mars 1963 à l’âge de 75 ans. »