Qu’on le veuille ou non, l’Humanité ne sait pas vivre en paix avec elle-même. Depuis les origines, il semble que les civilisations se sont construites en invoquant le terme équivoque, conceptualisé par Machiavel, d’« Art de la Guerre », pour justifier leurs conquêtes à l’aune de leur bon droit. A leur secours, écrivains, historiens, philosophes, politiques et journalistes ont forgé successivement une multitude d’épithètes pour complexifier le thème : guerre du feu, guerre divine, guerre ouverte, guerre froide, guerre larvée, guerre offensive, guerre défensive, guerre préventive, guerre asymétrique, guerre tactique, guerre mondiale, guerre planétaire, guerre d’indépendance, guerre de sécession, guerre frontalière, guerre économique, guerre commerciale, guerre diplomatique, guerre médiatique, guerre électronique, guerre numérique, guerre du droit, guerre civile, guerre sociale, guerre des temps modernes, guerre d’intimidation, guerre psychologique, guerre d’influence, guerre illusoire, guerre des religions, guerre des étoiles, guerre des mondes, guerre des planètes, guerre des boutons, guerre des sexes, guerre des nerfs, guerre d’usure, guerre des démons, guerre des esprits, guerre sublimée… Et la liste n’est nullement close puisque que l’on vient d’inaugurer la dernière contre le Covid-19, comme si cela ne suffisait pas !
Dans ces conditions, il me semble difficile d’envisager, spontanément pour tous, le bonheur et la santé que nous nous souhaitons en début de chaque année. La basilique de Marçay a souffert de toutes ces contradictions depuis deux années, sa vocation initiale étant de rasséréner les esprits par son offre culturelle diversifiée dans un lieu de paix. Aujourd’hui les perspectives sont encore hypothétiques ; le printemps nous révèlera toutefois ce que l’hiver nous cache aujourd’hui !
Que la Paix et la Joie demeurent vivantes au plus profond de vous tous : c’est le vœu le plus sincère que je puisse vous exprimer désormais.
Jean-Denis Touzot