A propos de la sauvegarde du patrimoine religieux, chez les éditions Actes Sud…

Les Editions Actes Sud, fondées en 1978, présentent un fonds riche et diversifié en sciences humaines et en littérature ; le libraire que je suis a donc reçu avec joie l’annonce de la nomination de sa directrice, Françoise Nyssen, à la tête du Ministère de la culture, rue de Valois. Son engagement pour le livre et la culture n’est plus à prouver ; il est même rassurant et terriblement festif de découvrir certaines pépites au sein du catalogue de cette célèbre maison. J’ai retenu quatre ouvrages qui traitent avec justesse et profondeur des problèmes liés à la conservation du patrimoine religieux au XXIème siècle et je vous invite à les lire ; vous découvrirez que, contre toute attente, des femmes et des hommes réfléchissent et mettent en avant des solutions pour la protection, la mise en valeur et la transmission de ce patrimoine si riche et si particulier. La basilique de Marçay s’associe pleinement à cette entreprise collective et vous invite déjà à venir nous rencontrer lors des prochaines journées européennes du patrimoine les 16 et 17 septembre 2017.

Jean-Denis Touzot, libraire

Voici les ouvrages concernés :

Regards sur le patrimoine des congrégations religieuses, collectif

Au moment où certaines communautés ferment faute de recrutement et/ou de capacité économique à maintenir en état des bâtiments conçus pour des ordres florissants, nombreux sont les objets mobiliers issus de ces communautés proposés en vente publique et dispersés, avec, pour conséquence, la perte irrémédiable d’une mémoire commune. Sans aller jusqu’à une disparition totale du patrimoine des communautés religieuses, force est de constater que les situations sont fort diverses, allant de conditions de conservation des collections que bien des musées pourraient envier comme au carmel de Lisieux à une déshérence totale, en passant par des projets de musées dédiés à des ordres avec des réussites aléatoires. Conservateurs des antiquités et objets d’art, conservateurs des monuments historiques, membres du clergé, juristes ou encore historiens se sont penchés sur ces questions d’autant plus sensibles quand on connaît la réticence des communautés à dévoiler leurs trésors. Mais quelles sont les actions possibles lorsque l’ordre ne compte plus les forces nécessaires, lorsque des communautés se regroupent, ou lorsque les usages ont évolué ? Quelle concertation lorsque le patrimoine est protégé au titre des Monuments historiques et que les ordres actifs en ont l’usage ? Quelles médiations lorsque les communautés souhaitent mettre en valeur leur patrimoine et en révéler le sens ? Cet ouvrage propose à la fois de mettre en évidence les spécificités et la diversité de ces patrimoines et d’ouvrir une réflexion sur les problématiques de conservation et de transmission aux générations futures de ce patrimoine à l’avenir incertain.

Regards sur les objets de dévotion populaire, Actes du colloque de l’Association des conservateurs des antiquités et objets d’art de France, tenu à Mende (Lozère) du 3 au 5 juin 2010, sous la direction d’I. Darnas er A. Barruol.

Dès les premiers siècles du christianisme, les objets de piété participent aux échanges entre les croyants et l’au-delà, leur fabrication étant tour à tour encouragée ou décriée par le Saint-Siège. Ils sont présents partout, dans les édifices de culte, mais aussi dans les couvents, les hôpitaux et les maisons particulières comme autant de témoignages matériels et de pratiques qui peuvent avoir disparu.
Fabriqués par des artisans spécialisés, des moniales ou même de simples croyants, ces objets sont constitués de matériaux de peu de valeur (papier, cire, tissu… ), difficiles à conserver. C’est l’une des raisons pour lesquelles ils ont peu attiré les historiens de l’art et qu’ils sont restés longtemps non inventoriés. Sans inventaire, pas de sélection, pas de conservation et pas de protection au titre des monuments historiques alors que leur disparition s’accélère au fur et à mesure de la désertification des édifices religieux. Doit-on laisser périr une œuvre fragile, fabriquée dans un matériau sans valeur marchande ? Comment arriver à conserver et valoriser ces objets in situ ? Comment sélectionner les œuvres qui méritent d’être transmises aux générations futures en témoignages des pratiques religieuses populaires ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles les auteurs tentent de répondre dans cet ouvrage.

Regards sur les églises de France, lieux de culte, lieux de culture, Actes du colloque de l’Association des conservateurs des antiquités et objets d’art de France tenu à Alençon du 13 au 15 octobre 2005

Un siècle après la loi de séparation des Eglises et de l’Etat, la question de la conservation du patrimoine religieux se pose toujours avec autant d’acuité. Elle concerne plus de 40 000 édifices en France, dont environ 13 000 sont classés au titre des Monuments historiques : églises paroissiales, cathédrales, monastères, chapelles rurales, synagogues, mosquées, temples, partagés entre lieux de culte et lieux de culture. Près de 300 000 objets d’art dans ces monuments sont également protégés au titre des Monuments historiques.
Les œuvres d’art des lieux de culte, conçues pour allier beauté et utilité, forme et sens, ne sont pas des objets de musée. Elles font corps avec les monuments. Aujourd’hui leur conservation tend à devenir une difficulté réelle pour les collectivités propriétaires, et l’on parle de plus en plus souvent de destruction, sinon de désaffectation cultuelle permettant une utilisation laïque de ces édifices.
Cet ouvrage est un essai de réflexions pour l’avenir et expose des expériences nouvelles, toutes marquées par la mise en place de partenariats, aussi diverses que les ateliers du patrimoine en Cantal, la formation de bénévoles chargés de l’entretien des sacristies dans l’Ain, la valorisation de la statuaire en terre cuite dans la Sarthe, le « plan-objet » de la DRAC Languedoc-Roussillon, etc. Pour ce patrimoine en danger, il devient urgent d’explorer les voies possibles de médiation entre institutions, conservateurs, restaurateurs, propriétaires, affectataires, associatifs et bénévoles, afin de partager et d’accroître la connaissance de ces œuvres in situ pour en assurer la conservation dans le monument qui leur donne sens.

 Regards sur le patrimoine religieux, collectif

Plus de quatre-vingt-dix pour cent du patrimoine mobilier protégé au titre des monuments historiques est situé dans les cathédrales, églises, abbayes, couvents, chapelles. C’est dire l’étendue et la diversité des objets classés, inscrits, et non protégés, et l’incroyable richesse dans des domaines aussi variés que le vitrail, la peinture murale et de chevalet, la sculpture, le mobilier, l’orfèvrerie, le textile, les manuscrits, les cloches, les orgues, mais aussi la grande fragilité de ce patrimoine menacé par l’homme et par le temps. L’usage du patrimoine religieux catholique de la France — relevant aujourd’hui pour l’essentiel du domaine public communal — s’est à la fois amenuisé et transformé. Cela pose de graves problèmes de sauvegarde pour l’avenir, auxquels il est nécessaire d’apporter des réponses nouvelles et de véritables outils au service de la conservation et de la valorisation.
Comment maintenir dans leur contexte tous ces objets et ensembles patrimoniaux ? Quels enjeux et quelles finalités pour les réserves d’art sacré ? Comment concilier pratique religieuse et pratique culturelle ? Professionnels de la direction de l’Architecture et du Patrimoine, représentants de l’Eglise, restaurateurs livrent dans cet ouvrage leurs réflexions et leurs expériences pour l’amélioration de la conservation des objets d’art sacré et leur transmission aux générations futures.

Plus d’info sur : http://www.actes-sud.fr/rayon/recherche/1573/all

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